Fin 2024, l’Académie française a remis officiellement au président de la République la neuvième édition de son dictionnaire.

Les « sages » de l’Académie française auront eu besoin de quarante ans pour parvenir à la dernière définition de la lettre Z du dictionnaire éponyme.
Mais les idéologies qui ont animé ses rédacteurs semblent bien plus anciennes encore, voire archaïques, et même nauséabondes.
Au point que, dans un communiqué publié fin 2024, La Ligue des droits de l’homme (LDH) appelle à « rectifier d’urgence » la définition de plusieurs mots du nouveau dictionnaire de l’Académie française comme « négrillon », « race » ou encore « femme », et dit sa « consternation » de cette vision du monde telle que la décrit l’ouvrage.
Ainsi, écrit la LDH, « l’entrée qui définit l’hétérosexualité comme une relation « naturelle » (sic) entre les sexes implique que l’homosexualité n’est pas, elle, naturelle. La femme se voit définie par sa capacité à concevoir et mettre au monde des enfants. Faut-il en conclure qu’une femme stérile ou ménopausée n’en est pas une ? Le traitement du racisme, lourd d’enjeux dans le monde où nous vivons, est de même sidérant. La « race » renvoie ainsi à « chacun des grands groupes entre lesquels on répartit superficiellement l’espèce humaine d’après les caractères physiques distinctifs qui se sont maintenus ou sont apparus chez les uns et les autres, du fait de leur isolement géographique pendant des périodes prolongées. Un homme de race noire, de race blanche, de race jaune. » On apprend incidemment qu’un « négrillon » est un « petit enfant noir », que « Jaune » « se dit d’une personne ou d’une population caractérisée notamment par la pigmentation jaune ou cuivrée de la peau, par opposition à Blanc et à Noir. Un homme de race jaune. » De même, qu’une personne « négroïde » « présente certaines des caractéristiques morphologiques des populations noires. Type négroïde. » Enfin, que l’adjectif « éthiopique » « se rapporte à la race noire. » Aucune distance n’est marquée avec ces entrées, aucune d’entre elles n’est signalée comme discriminante ou péjorative. »

De nombreux linguistes ont également réagi. À l’instar de Médéric Gasquet-Cyrus, linguiste à l’université d’Aix-Marseille. Cité par 20 minutes, il s’insurge contre la définition du mot « femme » (« Être humain défini par ses caractères sexuels, qui lui permettent de concevoir et de mettre au monde des enfants. ») : « C’est grave, la femme est, encore, en 2024, réduite à une fonction reproductrice. »

À cela s’ajoute l’absence de nombreux mots contemporains que, fort heureusement, les nombreux dictionnaires usuels ont introduits depuis longtemps dans leurs éditions annuelles.
Ainsi, les « immortels » de l’institution créée en 1635 par Richelieu, « gardiens » de la langue française, ont-ils écrit ces quarante dernières années (certaines définitions incriminées n’ont pas plus de vingt ans) puis publié un dictionnaire très incomplet et, de surcroît, homophobe, misogyne et raciste. Un ouvrage à proscrire donc. La langue française ne peut se terrer dans une forteresse d’un autre âge.