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Le nom commun armistice ne fait pas toujours l’unanimité. Deux fautes sont ainsi fréquemment commises : un accord au féminin et une confusion avec amnistie.

Qu’on se le dise, armistice est un nom masculin d’origine latine. De arma, armes et sistere, arrêter, il désigne une convention par laquelle des belligérants déposent les armes et suspendent donc les hostilités sans mettre fin à l’état de guerre. Cette erreur de genre se retrouve en 1762 dans les dictionnaires de l’Académie où il est féminin, et sera rectifiée en 1798 ne devant pas plus être féminin que solstice, également masculin.

On écrira donc : « conclure un armistice » ou « signer un armistice ».

Cette convention est signée par les chefs militaires suprêmes en attendant un traité de paix officiel. L’armistice ou cessez-le-feu ou bien encore suspension des armes, sauvegarde l’honneur des militaires, mais oblige le gouvernement vaincu à reconnaître sa défaite. Ce jour est souvent considéré comme une fête nationale. L’Armistice du 11 novembre 1918 prend une majuscule et désigne la fin des combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918) avec un cessez-le-feu effectif à onze heures, ainsi que la victoire des Alliés et la défaite de l’Allemagne. Le traité de paix de Versailles sera ratifié plus tard en 1919.

Au sens figuré, le nom d’armistice évoque « une pause provisoire, d’une lutte ou d’un débat, qui permet de reprendre des forces ».

La confusion avec le mot amnistie est fréquente du fait de leur prononciation proche, mais son sens est bien différent. Amnistie vient du grec amnêstia, pardon. Ce nom féminin, terme juridique, désigne une loi qui a pour but d’effacer officiellement certaines condamnations en annulant les poursuites pénales. Elle peut se rapporter par exemple à la défense ou la libération de prisonniers politiques ou d’opinion. On écrira : accorder une amnistie pour des détenus.

Cette confusion populaire fut même exprimée par le général Bonaparte en personne, lors d’un discours sur un armistice conclu à Brescia en 1796 (campagne d’Italie) où il aurait employé le mot d’amnistie au lieu du mot juste d’armistice. Que Dieu lui pardonne…