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J’ai délibérément choisi l’angle humoristique pour parler de mon mot du jour.

La mort est un fardeau lourd à porter pour ceux qui restent, je le sais. Je le respecte. Néanmoins, un petit clin d’œil sur de drôles d’épitaphes nous rappelle que nous y passerons tous et que personne n’est parfait !

« Je me portais comme un charme, et puis paf, épitaphe ! »

« Je me suis éteint. Pourtant je n’étais pas une lumière. »

Au XVIIe siècle, le mot «épitaphe» était indifféremment des deux genres, masculin et féminin. Et maintenant me direz-vous ? Aujourd’hui, épitaphe est uniquement féminin. Épitaphe, nom féminin, du grec epi, sur, et taphos, tombeau, est une inscription gravée sur un tombeau.

« Enfin seul ! »

« Un peu pour son repos et beaucoup pour le nôtre. »

« Ici repose mon épouse bien-aimée. Seigneur, reçois-la avec la même joie que je te l’envoie. »

Ne confondons pas «épitaphe» avec les mots épigramme (féminin, poème satirique), épigraphe (féminin, inscription sur un édifice ou en tête d’un livre) et épithalame (masculin, poème lyrique composé pour un mariage).

« Faire l’épitaphe de quelqu’un » est le fait de dire après sa mort le bien ou le mal qu’on en pense.

« Menteur comme une épitaphe » se dit d’un homme exagéré dans ses éloges.

« Il fera l’épitaphe du genre humain » se dit d’un homme robuste qui paraît devoir vivre longtemps.

Les épitaphes les plus communes commencent par : « Ci-gît » signifiant «ici repose» suivi du nom du défunt. J’aime beaucoup celle de Martin Luther King :
« Enfin libre. Enfin libre, merci Dieu tout-puissant, je suis enfin libre. »

L’épitaphe de Richelieu (1585-1642) mérite le détour :
« Ci-gît un fameux cardinal
Qui fit plus de mal que de bien
Le bien qu’il fit, il le fit mal
Le mal qu’il fit, il le fit bien.
»

Celle d’Alphonse Allais évoque bien l’irrévocabilité de la mort :
« Ci-gît Allais-sans retour. »

Grâce aux épitaphes, des anonymes deviennent célèbres ! En voici un florilège délicieux :

« J’ai peur, mais quand faut y aller, faut y aller. »

« Cherche partenaire de tombe pour tournoi d’osselets. » C’est ma préférée !

« Odieux j’étais, À Dieu je suis. »

« Je vous l’avais bien dit que j’étais malade. »

« Maudit soit le destin, qui à nous t’a ravi,
Si ton cœur s’est éteint, dans le nôtre tu vis.
» Ah ! Un peu de gentillesse…

« Si toutefois un jour ma mémoire oubliait, mon cœur se souviendrait. »

L’épitaphe peut revêtir d’autres formes d’expression :

Dans la collégiale St Paul de Liège, devenue cathédrale, trône un tableau épitaphe retrouvé au XIXe sur la pierre tombale du chanoine Pierre de Molendino, mort en 1459. Ce tableau de La Vierge au papillon présente le chanoine à genoux aux pieds de la Vierge qui offre un papillon, symbole de la Résurrection, à l’Enfant Jésus. Elle est entourée de Marie-Madeleine, saint Pierre et saint Paul.

Le compositeur français Charles Koechlin (1867-1950), passionné de cinéma, créa en 1937 l’épitaphe de Jean Harlow, romance pour flûte, saxophone alto et piano. Actrice américaine, sex-symbol des années 1930, Jean Harlow (1911-1937) débuta dans des films de Laurel et Hardy, mais eut son premier rôle important dans Les Anges de l’enfer réalisé par Howard Hughes. D’autres suivirent…mais son destin funeste l’emporta d’une infection rénale, hélas à 26 ans, en pleine gloire.

L’épitaphe peut figurer sur un testament. Pensons-y !