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Écoliers, nous les avons tous appris par cœur et récités encore et encore. Écrivains publics, il est pourtant des temps de notre riche conjugaison qui nous replongent encore et toujours dans nos livres de grammaire. Dans la langue de Molière, il y a un temps pour tout, voici venu celui d’être plus que parfaits au subjonctif !
Petit rappel de généralités : le subjonctif est un mode verbal comportant quatre temps : le présent, le passé, l’imparfait et le plus-que-parfait. Si les deux premiers sont d’usage courant, l’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif, très usités à l’époque classique, ne s’emploient plus aujourd’hui que dans un registre soutenu ou littéraire. Autrement dit, nous avons de grandes chances de les rencontrer tous les jours, ou presque !
Pour mémoire, la liste suivante vous rappellera les terminaisons et la morphologie du verbe écrire à ce mode :

Présent

  • que j’écrive
  • que tu écrives
  • qu’il écrive
  • que n. écrivions
  • que v. écriviez
  • qu’ils écrivent

Passé

  • que j’aie écrit
  • que tu aies écrit
  • qu’il ait écrit
  • que n. ayons écrit
  • que v. ayez écrit
  • qu’ils aient écrit

Imparfait

  • que j’écrivisse
  • que tu écrivisses
  • qu’il écrivît
  • que n. écrivissions
  • que v. écrivissiez
  • qu’ils écrivissent

Plus-que-parfait

  • que j’eusse écrit
  • que tu eusses écrit
  • qu’il eût écrit
  • que n. eussions écrit
  • que v. eussiez écrit
  • qu’ils eussent écrit

De manière générale, le subjonctif est le mode permettant d’exprimer un fait à travers l’écran de l’interprétation du locuteur qui énonce en même temps un sentiment, une volonté ou un jugement : Je crains qu’ils soient en retard ; je veux que tu partes ; il aime qu’elle soit à l’heure. Notons qu’il est incorrect d’assimiler le subjonctif au mode de l’irréalité. En effet, il peut exprimer le réel, comme dans ces exemples : Je regrette qu’il soit venu ; elle est la seule qui soit restée à la maison.

S’opposant en cela à l’indicatif, le subjonctif est considéré comme le mode de la dépendance car il s’emploie rarement en proposition indépendante. C’est le cas seulement dans :
• des phrases injonctives (pour exprimer un ordre, une défense ou une exhortation) : Qu’il vienne ! ;
• des phrases exprimant un souhait ou une supposition : Que le ciel vous protège ! Lui, qu’il fasse une chose pareille ! ;

• des affirmations polémiques : Que je sache, il n’est pas encore là.

Il est alors le plus souvent annoncé par que qui permet d’ailleurs de le distinguer de l’indicatif présent : qu’elle chante ≠ elle chante. On retrouve également le subjonctif sans que dans des expressions figées comme par exemple : Vive le roi ! Dieu vous garde ! Plût au ciel que nous connussions ces règles de grammaire !

Dans les propositions subordonnées, l’usage du subjonctif est conditionné par un élément de la principale. L’emploi du subjonctif peut s’avérer obligatoire dans les complétives introduites par que, à ce que, de ce que : Qu’ils réussissent au premier essai, cela ne paraît pas évident. Le subjonctif s’emploie obligatoirement dans une subordonnée complément d’objet d’un verbe exprimant une volonté ou un sentiment : Je veux/ordonne/souhaite/ désire/regrette/crains/doute qu’ils viennent ; il tient à ce que je revienne ; je m’étonne de ce qu’il prenne l’avion.

Il faut ajouter que les complétives qui sont compléments d’un nom de même sens que ces verbes sont également au subjonctif : Elle vivait dans une peur constante qu’il ne tombât. Il en sera de même pour les complétives compléments de constructions formées à l’aide d’un adjectif attribut exprimant la possibilité, la nécessité, le doute ou un sentiment : Pierre est heureux que Marie revienne.

Néanmoins, dans certains cas, il est possible de choisir entre subjonctif et indicatif dans la complétive, ce qui donne à la phrase une signification différente. On écrira donc : Son père ne croit pas qu’il ait copié ou Son père ne croit pas qu’il a copié selon le sens que l’on souhaite accorder à notre propos. Le subjonctif met l’accent sur l’interprétation de l’action dans la subordonnée et suspend sa valeur de vérité, contrairement à l’indicatif.

Il semble que le subjonctif soit si complexe, qu’il faille plusieurs mardis pour en venir à bout ! Il eût été pourtant intéressant que nous prissions la peine de l’étudier intégralement aujourd’hui. Non que le courage nous manquât ou que nos cerveaux bouillissent déjà, mais parce qu’il est agréable d’en garder un peu pour plus tard, rendez-vous mardi prochain… Puissions-nous démêler ces règles afin que l’usage du subjonctif ne soit plus qu’une question de temps !