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Ils sont la hantise de bon nombre de scripteurs. Leurs noms, censés nous éclairer sur leur usage, ne font qu’épaissir l’obscurité qui les entoure. La logique nous pousserait par exemple à voir le participe présent comme pendant du participe passé, s’accordant ainsi sous certaines conditions. Mais il n’en est rien. La cohérence semble également mise à mal dans la tournure quasi oxymorique d’« adjectif verbal ». On nous a répété que l’adjectif qualifie un nom et que le verbe a besoin d’un sujet qui ne peut en aucun cas être un adjectif. Bref, nous voilà face à une véritable aporie. Quant au gérondif, bienheureux ceux qui échappent à cette dangereuse maladie peu connue ! En conséquence, par un étrange consensus, facilitant grandement l’écriture avouons-le, la règle d’invariabilité, bien qu’erronée, est très communément adoptée. Levons le voile.

Le participe présent est une forme verbale de terminaison en « -ant » (parlant, finissant, prenant, sachant, ayant…). Il possède ainsi l’essentiel des propriétés du verbe :
• il peut être suivi d’un adverbe lié au verbe, d’un complément d’objet, d’un complément circonstanciel : Il traverse la rue, marchant d’un pas lourd, péniblement ;
• il peut également prendre la forme passive ou pronominale : Tout en se promenant, l’homme songeait à ses affaires ;
• il équivaut encore à une subordonnée relative : Une porte communiquant avec la sortie.

Syntaxiquement, le participe présent peut exercer les fonctions d’épithète, apposé ou encore attribut du complément d’objet direct.

Sur le plan orthographique, le participe présent est toujours invariable, conservant ainsi sa graphie « -ant ».

D’un point de vue sémantique, il envisage une action en cours de déroulement. Quel que soit le temps du verbe principal de la phrase, le participe présent marque donc la simultanéité avec l’action principale.

L’adjectif verbal se comporte quant à lui comme un véritable adjectif. Syntaxiquement, il peut occuper les fonctions d’épithète, apposé et attribut (du sujet et du COD) : Les livres intéressants sont aussi captivants (Pardonnez la lapalissade !).

En ce qui concerne l’orthographe, cela se complique légèrement. En effet, comme l’illustre l’exemple précédent, il s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. Par ailleurs, il faudra être vigilants car l’adjectif verbal des verbes en –quer et –guer se forme en –cant et –gant. Nous écrirons par conséquent les adjectifs verbaux communicant, convaincant, fabricant, provocant, fatigant, intrigant, navigant… Mais leurs homologues participes présents s’orthographieront communiquant, convainquant, fabriquant, provoquant, fatiguant, intriguant, naviguant… En outre, une vingtaine d’adjectifs verbaux sont terminés par « -ent » : adhérent, coïncident, convergent, déférent, détergent, différent, divergent, émergent, équivalent, excellent, influent, négligent, précédent, somnolent…

Au niveau du sens, l’adjectif verbal exprime un état (chaussée glissante) ou une propriété (un ton cassant). La distance avec le verbe correspondant est accentuée dans les emplois au sens figuré : un coup fumant, un type assommant, un style flamboyant, une beauté éclatante… Enfin, il peut être antéposé au nom qu’il qualifie : de brûlants étés.

Le gérondif, de même forme que le participe présent et également invariable, se différencie toutefois par l’emploi obligatoire de la préposition « en ». De ce fait, le gérondif constitue la forme adverbiale du verbe et assume ainsi la fonction de complément circonstanciel : Il travaille en chantant ; Le piéton a été renversé en traversant la route ; En lisant le point du mardi, les EP ont pu constater que la grammaire recelait bien des secrets !