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(par Sandrine Chevillon)

Pour la plupart d’entre nous, écrivains publics hyper connectés que nous sommes, en ce début de XXIe siècle, le clavier s’est substitué à la plume. Nous voici donc capables de produire des documents qu’on dirait tout droit sortis de chez l’imprimeur, tant la technologie moderne nous donne l’illusion de frôler la perfection. Pourtant aussi intelligents que soient nos logiciels de traitement de texte, qui n’a jamais été confronté à une mise en page récalcitrante, un alignement impossible ou un retrait intempestif ? La frustration éprouvée est d’autant plus intense qu’il est parfois impossible pour le scripteur de justifier son texte. Ces situations se soldent alors le plus souvent par une profonde et bruyante ire proportionnelle au degré d’impuissance de l’auteur… Afin de prévenir toute défenestration accidentelle d’ordinateur, première cause de décès de PC chez les écrivains publics, voici quelques règles simples de coupure de mots en fin de ligne. Moteur… ça tourne !

Que l’écriture soit manuscrite ou tapuscrite, il est parfois nécessaire de couper un mot en fin de ligne. Cette césure typographique est matérialisée par l’adjonction d’un trait d’union sans espace à la première partie du mot, la seconde étant rejetée à la ligne suivante. Il s’agit toutefois de respecter certaines exigences afin de ne pas altérer la lecture de la phrase.

• Ainsi, on ne sépare pas deux voyelles, ni même une voyelle et une semi-voyelle. On écrira donc : Théâ-tre, déo-dorant, avia-teur, atten-tion, com-bien…

• Par ailleurs, lorsqu’une consonne se trouve entre deux voyelles, la coupure se place avant la consonne, soit : Bâ-ti-ment, dé-mé-na-geur, ca-pi-tu-ler… Néanmoins si ladite consonne est un x, la coupure n’est possible que s’il est prononcé comme un son unique. On notera par conséquent taxa-tion ou auxi-liaire (son [ks]) mais deu-xième (son [z]).

• En outre, quand il y a deux consonnes différentes, ou une consonne redoublée entre des voyelles, la coupure se place entre les deux consonnes. Aussi inscrirons-nous : Par-don, es-timation, frac-ture, pos-sibilité, al-laitement… Il faudra cependant veiller à ne pas séparer les consonnes quand elles présentent un seul son (élé-phant, hypo-thèse, déta-cher, gro-gner…) ou si la deuxième consonne est r ou l et que la première est autre (pota-ble, nu-cléaire, dé-fla-gration, pro-priétaire…).

• D’autre part, si trois consonnes se suivent, la coupure se fait après la deuxième consonne : Cons-titution, obs-curantisme… En revanche, on ne séparera pas les consonnes qui représentent un son unique : Mar-cher, am-phithéâtre, Or-phée… Ajoutons que, si la dernière des trois consonnes est un r ou un l, la césure s’effectue après la première consonne, d’où ap-pliquer, res-treindre, des-cription…

• Dans le cas de quatre consonnes consécutives, la coupure se fait après la deuxième, sous réserve que ne soient pas séparées des consonnes représentant un son unique. Aussi devrons-nous orthographier : Obs-truction, ins-trument ou cons-tructif, mais ar-thropode…

• Il est à relever également qu’un y placé entre deux voyelles ne peut être coupé ; en conséquence de quoi on écrira rayon sans césure possible et ap-puyer.

• On pourra éventuellement isoler des préfixes ou des suffixes. Une particularité est toutefois à remarquer : la coupure se place toujours après les préfixes dé- et pré-. Ainsi suivrons-nous l’exemple de bis- annuel, re-structurer, endo-scopie, dé-structuration, pré-scolaire…

• Pour finir, en toute logique, on ne coupera pas un mot après une apostrophe (aujour-d’hui, pres-qu’île…) et on se gardera de rejeter à la ligne suivante une syllabe seulement composée d’une consonne et d’un e muet ou même d’isoler en fin de ligne une syllabe formée par une voyelle seule.

Contre-plongée, décadrage. Coupez… c’est dans la boîte !