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(par Sandrine Chevillon)

L’EP se doit de conserver une certaine réserve, une sorte de distance vis-à-vis de ce qu’il écrit. Il faut être objectif, en toutes circonstances. Cela est indubitablement vrai… Enfin presque… Car tout est relatif, surtout nos phrases !

Les propositions relatives sont des propositions subordonnées introduites par un pronom relatif simple (qui, que, quoi, dont, où) ou composé (lequel, laquelle, lesquel(le)s, auquel, à laquelle, auxquel(le)s, duquel, de laquelle, desquel(le)s). Ces pronoms ont deux fonctions, ils permettent :
• l’introduction de la relative, dont ils constituent le lien subordonnant ; on les trouve donc en tête de la proposition ;
• la référence à son antécédent : en effet, le pronom relatif est un substitut dans la relative d’un élément de la proposition principale. Il assume une fonction grammaticale au sein de la relative (qui : sujet ; que : COD ; qui / quoi / lequel : COI ; dont / où : complément circonstanciel). Analysons l’exemple suivant : Il a parlé au médecin (-> antécédent & COI du verbe parler) qui (-> pronom relatif & sujet du verbe ausculter) t’a ausculté.

Les pronoms simples qui et que commandent les mêmes accords que le ferait l’antécédent auquel ils se substituent. Lorsqu’ils sont COI, ils varient selon que l’antécédent est un être humain ou non. On écrira donc : la personne à qui je pense ; le projet auquel je pense ; ce à quoi je pense.

La relativisation du groupe nominal sujet au moyen de qui est à la fois la forme la plus courante et la plus simple. Toutefois, même s’il ne porte a priori aucune marque de genre, nombre ou personne, qui conserve celles de l’antécédent auquel il se substitue. Il faudra donc veiller notamment à conjuguer le verbe comme il se doit : J’apprends une règle de grammaire qui est facile ; Il est venu vers nous qui sommes ses amis ; C’est moi qui suis parti(e).

Notez que l’emploi de lequel, dans ce cas précis, est réservé aux énoncés juridiques (autrement dit, ceux qui nous sont déontologiquement interdits !) car, à l’inverse de qui, il évite toute ambiguïté sémantique. Ainsi dans la phrase, le terrain est légué au neveu de Madame Untel, lequel s’engage à verser une soulte aux cohéritiers, le neveu est sans aucun doute possible celui qui paiera.

Lors de la relativisation du COD, le pronom relatif en vigueur est que : Je dévore chacun des livres que j’achète. Si le sujet de la relative est un groupe nominal (et non un pronom personnel proclitique), l’inversion du sujet est possible, mais reste facultative : Je te donne le livre que m’a offert ma sœur ou Je te donne le livre que ma sœur m’a offert.

Remarquez qu’il faut rester vigilant à l’égard de l’accord du participe passé qui s’accorde avec le COD, c’est-à-dire le pronom relatif, quand ce dernier est placé avant le verbe : Je t’envoie les fleurs qu’il m’a offertes.

En outre, les verbes impersonnels restreignent la possibilité d’une relative. Aussi est-il nécessaire de conserver la forme personnelle en utilisant le relatif qui : Tu connais bien l’histoire qui m’arrive (bien qu’on doive écrire il m’arrive une histoire).

En grammaire comme dans l’univers tout est relatif. Je vous laisse méditer la définition donnée par Einstein de sa célèbre théorie : « Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez-vous auprès d’une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C’est ça la relativité. » Autre exemple : si vous êtes de ceux pour qui la grammaire est incompréhensible, je vous mets au défi de m’expliquer la théorie des quanta !