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Par Sandrine Chevillon

La condition humaine est ainsi faite, aussi frustrant que cela puisse être, toutes nos questions ne peuvent obtenir de réponses satisfaisantes… Tenez, par exemple, si je vous demande qui a cassé le vase de Soissons, vous me répondrez sans la moindre hésitation que ce n’est pas vous ! Ou si je vous interroge ainsi : « mais où est donc Ornicar ? », vous me direz que depuis le temps qu’on le cherche, celui-là, dans toutes les écoles, il faudrait peut-être avertir les autorités ! Heureusement que nous n’avons pas d’inquiétude à nous faire pour certains, puisque nous savons tous qu’Adam part pour Anvers avec deux cents sous !

De manière générale, les prépositions sont des mots de relation, au même titre que les conjonctions, qui permettent d’unir des groupes syntaxiques au sein de la phrase, participant ainsi à l’élaboration du lien sémantique entre les termes. Qu’elles aient une forme simple ou complexe, c’est-à-dire en locutions prépositionnelles, elles demeurent invariables.

Les prépositions simples sont en partie issues du fonds latin : à, de, par, pour, sans, sous, avec, vers, outre, etc. Ou bien elles proviennent de la conversion de termes d’autres catégories grammaticales : des adverbes (devant, derrière…), des adjectifs (sauf, plein…), des noms communs (côté, question…) et surtout des participes passés (vu, excepté, hormis, passé…) ou des participes présents (suivant, durant, moyennant, étant donné…).

Les locutions prépositionnelles proviennent quant à elles le plus souvent du figement :
• d’anciens groupes prépositionnels : (à) faute de, à force de, par rapport à, à côté de, au lieu de, à l’occasion de, pour cause de, aux alentours de, à/avec l’aide de, suite à, en ce qui concerne, en raison de…
• d’adverbes à complément prépositionnel (autrement dit d’un adverbe suivi d’un complément introduit par une préposition) : conformément à, loin de…
• de propositions participiales : abstraction faite de, compte tenu de…

D’un point de vue purement syntaxique, le groupe prépositionnel peut occuper différentes fonctions dans la phrase :
• complément circonstanciel : Il se rendra à Paris, en mars prochain, à l’assemblée générale de l’AEPF, de neuf heures à dix-sept heures trente

;
• complément indirect : Elle vaque à ses occupations ; la fortune sourit aux EP audacieux ;
• attribut du sujet ou de l’objet : Il est en colère ; Il passe pour un révolutionnaire ;
• complément de nom : La femme du boulanger ; L’homme au complet gris ; Le livre de cuisine ; La bretelle d’autoroute ; La machine à coudre ;
• complément de l’adverbe : conformément à vos souhaits ;
• modificateur du nom en position détachée : Son mari, de santé délicate, craint les efforts violents ; Pierre, en pleine forme, a gagné la finale ;
• complément de l’adjectif : Il est fier de son œuvre ; C’est bon pour la santé ; Elle a été la plus rapide de toutes.

Le sémantisme de chaque préposition varie en fonction des éléments qu’elle relie. Aussi est-il vain de vouloir leur associer un sens fondamental commun à tous leurs emplois. Rappelons simplement les usages des plus courantes :
à dénote la situation locale ou temporelle (à midi), la direction (au cinéma), la destination (verre à bière), la caractérisation (l’homme à l’oreille cassée). Notons que la préposition « à » confère à l’expression « la faute à untel » un caractère familier ; pour un usage courant, on préférera « de ». Ajoutons également que l’on va « à la pharmacie », mais « chez le docteur » car il s’agit d’une personne ;
de marque l’origine, la matière (une terrine de canard), la cause (mort de froid), le rapport d’intériorité du contenant au contenu (un sac de farine). On veillera, au moindre doute quant au choix entre « de » et « à », à se reporter aux préconisations du dictionnaire ;
en introduit un grand nombre de compléments de manière (en short, en grande pompe, en silence…). Précisons qu’il n’est jamais suivi de l’article défini « le » ou « la », sauf dans sa forme contractée « ès » (docteur ès lettres). On écrira donc : J’ai confiance en cet/un amour profond et non en l’amour. En outre pour les moyens de locomotion, « en » s’emploie avec les véhicules (en voiture, en bateau…) et « à » avec les animaux (à cheval, à dos de chameau…).

Terminons par une astuce des plus utiles, pour les préposés à l’écriture que nous sommes : après une préposition, le verbe est toujours à l’infinitif. Nous orthographierons donc : à croire, pour faire, en demander, sans oublier…

Bonnes corrections.