Six homonymes en un mot quel que soit le «crac» choisi, c’est bien là un score de crack !
« Du haut de son krak, le crack des traders assiste, impuissant, en fumant du crack, au krach boursier. Ce n’était pas des craques, l’économie va mal, et un jour, crac, tout craquera même à Crac’h. »
Telle une bonne instit’, reprenons du début cette phrase troublante :
« Du haut de son krak… » : le mot krak, nom masculin, nous vient de l’arabe karak, forteresse, et désigne une construction fortifiée construite aux XIIe-XIIIe siècles par les croisés (participants des croisades), en Palestine et en Syrie. Le krak des Chevaliers ou « krak de l’Hospital » est un des plus connus. Situé dans l’ouest de la Syrie, il fut géré par les chevaliers de l’Hôpital ou Hospitaliers de 1142 à 1271.
Le krak des Moabites ou « karak à Moab » est un autre grand château construit en 1142 par le croisé Payen le Bouteiller et situé dans la ville de Kerak ou Al-Karak en Jordanie. Cette forteresse protégeait la Terre Sainte depuis les hauteurs surplombant la mer Morte.
« …le crack des traders assiste, impuissant… » : le mot crack, nom masculin, peut recouvrir quatre sens, soit quatre homographes (de même écriture). Du mot anglais crack, d’élite, un crack est un cheval de course performant au palmarès prestigieux. Familièrement, on parle d’un crack ou d’un as pour une personne qui se distingue par ses compétences dans un domaine précis. « …en fumant du crack… » : en argot, le crack est une drogue très toxique, un dérivé fumable de la cocaïne obtenu par cristallisation. Son nom provient du craquement sonore qu’il produit en chauffant. Enfin, un crack peut désigner un programme informatique conçu pour modifier le comportement d’un autre logiciel.
« …au krach boursier. » : le mot krach, nom masculin, vient d’un mot allemand krachen, craquer signifiant au sens propre « craquement » et par extension, effondrement des cours des valeurs ou des marchandises, à la Bourse. Un deuxième sens en économie est la débâcle financière d’une entreprise. Le terme de krach boursier est apparu lors de la chute des bourses de Vienne et de Berlin en 1873. Il s’est répandu en France en 1882 à propos du krach de l’Union Générale, banque catholique française créée à Lyon en 1875. Stricto sensu (au sens littéral), l’expression de krach boursier est un pléonasme; cependant, les krachs obligataire et immobilier touchent d’autres marchés.
« Ce n’était pas des craques… » : familièrement, une craque, nom féminin, est un mensonge excessif, une vantardise ou une histoire imaginaire. Ex. : Elle raconte des craques pour se faire remarquer.
« …l’économie va mal, et un jour, crac… » : l’interjection crac est une onomatopée qui exprime le bruit d’une chose dure qui se casse, ou la soudaineté d’un évènement.
Ex. : Crac ! La connexion s’est arrêtée. Populairement, on dit faire crac-crac pour faire l’amour en allusion au bruit supposé des lattes du lit. L’onomatopée cric-crac évoque des bruits de cassure ou bien une serrure qui se ferme. Le mot CRAC est utilisé en majuscules pour représenter des sigles. Quatre sigles CRAC sont répertoriés : Comité Radicalement AntiCorrida ; Centre Régional d’Art Contemporain ; Convention de Règlement Assurance Construction ; Camionnette de Réserve d’Air Comprimé.
« …tout craquera même à Crac’h . » : le bourg de Crac’h se situe dans la presqu’île formée par la rivière de Crac’h et celle d’Auray en Bretagne. Son nom serait une variante de Kreac’h, mot breton signifiant butte, colline. Les Crachois et Crachoises sont les heureux habitants de cette commune bretonne.
Avec sept homonymes, les mots eau, au, haut, ho!, oh!, ô et os font office de cracks.