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Par Marie-Agnès de Franqueville

Soyons clairs, j’ai choisi ce joli mot pour sa poésie, son pluriel difficile et son papillon obscur.

Clair-obscur est un nom masculin dérivé de l’italien chiaroscuro et s’écrit au pluriel : les clairs-obscurs avec deux S aux deux adjectifs. Ne pas oublier de mettre le trait d’union à cet oxymore, figure de style rapprochant deux mots qui semblent contradictoires. Aigre-doux, doux-amer, réalité virtuelle, horrible plaisir, silencieux tintement… sont autant d’oxymores.

Le nom clair-obscur se définit de trois manières :

En peinture, il s’agit d’un procédé artistique consistant à moduler la lumière sur un fond d’ombre, de sorte à suggérer le relief et la profondeur. Il date de la Renaissance, mais c’est le peintre italien Le Caravage (1571-1610) qui en développera la pratique, notamment dans son tableau David avec la tête de Goliath (1607). Pour lui, le clair-obscur permet d’augmenter la tension dramatique, de figer les attitudes à un moment précis, de mettre en volume les personnages et ainsi de donner l’illusion du relief. Georges de La Tour (1593-1652), peintre français, a peint un très beau clair-obscur dans son tableau Le nouveau-né (1640).
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En deuxième sens, un clair-obscur est une lumière tamisée, douce et diffuse. Son synonyme est la pénombre.

C’est en zoologie que l’on trouve son troisième et dernier sens. Le clair-obscur est un papillon de nuit de la famille des noctuidés et très cosmopolite.

J’espère avoir été assez claire et vous quitte sur une citation de Gaston Bachelard (1884-1962), philosophe français des sciences et de la poésie :

« Le rêveur ! Ce double de notre être, ce clair-obscur de l’être pensant. »