Les animateurs d’ateliers d’écriture connaissent bien les vertus du jeu pour amener les participants à élaborer des textes sous toutes les formes. Dans le cercle familial, c’est possible aussi de jouer à écrire : Dé-mots nous y invite.
Quel est le point commun entre la rue des Mots Doux, la chaussée Royale et le boulevard du Crime ? Pas le Cluedo, non. Mais un autre jeu : Dé-mots. Et on l’a testé pour vous.
Dé-mots est un jeu de plateau. Tel celui de l’oie, il permet à chaque pion d’avancer au rythme de cases et de rues empruntées sur le plateau. Chaque case donne une orientation et chaque carte piochée un défi ou une contrainte. Les contraintes créées permettent de laisser libre cours à l’écriture et à l’inventivité, l’humour, les récits plus ou moins construits…
Trois types de cartes s’offrent aux joueurs :
– l’image les plonge dans un contexte ;
– le défi leur impose un début de texte ou un titre, leur pose une question, les oblige à utiliser un mot inventé… ;
– la surprise leur fait vivre des rebondissements.
D’où vient ce jeu ? Sa créatrice, Florence Lebouteux, ingénieure agronome de formation, vit aujourd’hui de la culture : théâtre, écriture, musique… Il y a plus de trente ans, elle participait à l’un de ses premiers ateliers d’écriture lorsque ses yeux se sont posés sur une pile de jeux de société. « Et c’est là que je me suis dit : on fait de tout dans les jeux, on devine, on fait des plans, on compte, on mime, on dessine… mais on n’écrit pas. » C’est ainsi que l’idée a germé. Elle s’est même concrétisée le soir de cette révélation ; Florence, armée de colle et de ciseaux, a manié les idées avec dextérité jusqu’à parvenir à une ébauche. Puis elle a testé son jeu – qu’elle a d’abord nommé « L’écriveur » – d’abord auprès de ses amis adultes, puis avec des enfants. « Les enseignants ont été impressionnés par l’adhésion des élèves, leur envie d’écrire, leur impatience, les déblocages et les progrès constatés en quelques semaines. Car effectivement, chaque élève est son propre correcteur, chacun se relit parce qu’il sait qu’il devra lire son texte aux autres. » Et de test en test, le papillon est devenu chrysalide. La version actuelle est sortie en 2022, commercialisée au tarif de 45 euros (29 euros en version « poche »).
Nous avons trouvé que Dé-mots était une formidable invitation à laisser courir le stylo. Il s’adresse à tous : plumes aguerries ou non, caractères inventifs ou non, jeunes… et pas jeunes du tout. Il a un grand mérite : celui d’arriver à faire écrire même ceux qui n’imaginaient pas pouvoir le faire.
Chaque joueur de Dé-mots se révélera et en étonnera plus d’un.