Par Sandrine Chevillon
Rappelons que l’importation de termes issus du vocabulaire anglais est apparue dès le XVe siècle. Ce phénomène s’est très sensiblement accru à partir du XIXe siècle et s’explique notamment par la mondialisation et l’utilisation de la langue anglaise dans les domaines industriel, commercial et financier. Le lexique importé est de ce fait en rapport avec la mode, les sports, la politique, la finance, le commerce ou bien encore la marine, comme en témoignent les mots suivants : ballast, bluff, bouledogue, boxe, boy-scout, clown, club, dandy, détective, express, gentleman, handicap, interview, jury, partenaire, pipe-line, trust, tunnel, turf, wagon, week-end… Cette liste, d’évidence non exhaustive, est en constante augmentation.
L’accord en nombre de certains noms communs importés répond à des règles en vigueur dans la grammaire anglaise.
- Les noms terminés par –man font leur pluriel en –men, on écrit donc : des gentlemen, des policemen, des cameramen, des barmen, des sportsmen, des tenniswomen
…
- Les noms terminés par une consonne + y perdent le y au pluriel qui se transforme en –ies. Aussi doit-on orthographier : des babies, des dandies, des whiskies, des ladies
…
- Les noms terminés par deux consonnes font leur pluriel par l’adjonction de –es. Ainsi note-t-on : des flashes, des matches, des ranches, des sandwiches, des sketches, des speeches
…
Nous remarquerons néanmoins que, selon Les rectifications de l’orthographe du 6 décembre 1990, établies par le Conseil supérieur de la langue française, il est recommandé (mais pas exigé) de donner la marque du pluriel français, à savoir l’adjonction d’un –s final aux trois catégories précédentes. Aussi pouvons-nous rencontrer des gentlemans accompagnés de ladys, buvant des whiskys sous les flashs des photographes venus immortaliser des tenniswomans pendant leurs matchs
. et des misses
. Cependant dans ce dernier cas, on préfèrera appliquer la règle française d’invariabilité et rentrer les chevaux dans les box sous les yeux des miss
. Veuillez reprendre place à bord du Lexique international, chers passagers. Sur un rythme de croisière hebdomadaire, nous jetterons l’encre à Point mardi prochain et débarquerons sur la grève syntaxique germanique.