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Par Sandrine Chevillon

Chers passagers, je vous propose une ultime escapade linguistique sur le rivage germanique afin d’admirer les particularités de l’accord en nombre des noms allemands dans la langue française. Nous avons emprunté à la langue de Goethe quelques mots que nous utilisons bien souvent maladroitement. Mettons un Point d’honneur à éclaircir nos esprits francophones plongés dans l’encre de la Nuit rhénane !

  • Le Land

    , que l’on prononce [land], désigne chacune des grandes divisions territoriales de l’Allemagne ainsi que chacune des provinces d’Autriche. Nous passons ainsi des vacances bucoliques dans le land de Bavière. Le pluriel allemand est Länder (prononcé [lEndEr]), toutefois selon les règles de la grammaire française, nous décrirons la beauté des paysages des lands traversés au cours de notre voyage.

  • Leitmotiv

    , ou Leit-motiv

    , est d’abord un mot emprunté au vocabulaire musical. Il désigne en premier lieu une formule mélodique ou harmonique redondante, destinée à caractériser un personnage, une situation, un sentiment… Par extension, il s’agit également d’une idée récurrente dans un discours, une conversation ou une œuvre littéraire, véhiculant le plus souvent une portée symbolique. Le pluriel allemand nécessite l’ajout d’un -e final. Cette graphie est tolérée en français, néanmoins conformément aux Rectifications de l’orthographe du 6 décembre 1990, émises par le Conseil supérieur de la langue française, nous observerons les leitmotivs développés par les auteurs contemporains.

  • Le Lied (prononcé [lid]), très célèbre chez les cruciverbistes, n’est autre qu’un poème chanté, à une ou plusieurs voix, avec ou sans accompagnement. Précisons qu’il voit le jour dans les pays germaniques au Moyen Âge. Originellement polyphonique, il devient au XVIIIe siècle mélodie de salon, puis à partir du XIXe siècle œuvre de concert accompagnée au piano ou à l’orchestre, notamment grâce à Beethoven, Schubert ou encore Brahms. Le pluriel allemand se fait par l’adjonction de –er final, cependant conformément aux Rectifications, nous écouterons de magnifiques lieds sentimentaux.
  • Le Mark et son divisionnaire le Pfennig

    , composent la monnaie en usage en Allemagne jusqu’en 2001, contemporaine de nos francs et centimes. Tandis que la grammaire allemande les recommande invariables, le Conseil supérieur de la langue française intime l’ajout d’un –s final. Souvenons-nous du temps où nous mangions à Munich pour une dizaine de marks et quelques pfennigs

    !

Le capitaine du Lexique international vous remercie d’avoir embarqué à son bord et vous souhaite bon « vent du Rhin qui secoue sur les bords les osiers et les roseaux jaseurs… », comme l’écrivait Apollinaire.