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Découvrant dans mon quotidien départemental une « charte de traitement des faits divers et de la justice » mise en place par le groupe de presse Centre France auquel appartient ce journal local, La République du Centre, j’ai souhaité réagir, sur la base à la fois de mon expérience passée de journaliste et actuelle d’écrivain public en milieu carcéral (j’interviens depuis près de six ans, un jour par semaine, au Centre pénitentiaire d’Orléans-Saran).

J’ai adressé le courriel suivant à Centre France :

J’ai lu avec une grande attention l’article paru dans La République du Centre de ce 8 septembre à propos de la « charte de traitement des faits divers et de la justice » du groupe Centre France.
Il se trouve que j’interviens au Centre pénitentiaire d’Orléans-Saran en qualité d’écrivain public professionnel. J’ai une fois été confronté à une demande d’une personne détenue dont le nom apparaissait sur le site Internet de La Nouvelle République à propos d’un fait divers survenu plusieurs années auparavant, pour lequel il avait été condamné. Il n’a pu, malgré les courriers que j’ai rédigés pour lui à La Nouvelle République, à Google et la CNIL, obtenir l’effacement de son nom.
Je trouve que cela pose un réel problème. Car autant il est difficile de retrouver un nom dans les archives papier d’un journal, autant il est simple de « googleliser » un nom et de le retrouver même plusieurs années après.
Pour ma part, comme ancien journaliste, je pense qu’il faut éviter autant que faire se peut de publier des noms dans des faits divers.
Quoi qu’il en soit, je trouve que pour l’Internet, il ne faudrait pas attendre une demande expresse de la personne citée pour effacer son nom. Cela devrait être automatique après un temps à définir. En effet, des personnes qui ont purgé leur peine, voire qui ont retrouvé une vie normale (emploi, famille, etc.) peuvent tout à coup et longtemps après, se retrouver stigmatisées, avec toutes les conséquences que cela peut avoir pour elles-mêmes, leurs proches, leur emploi…
Je tenais à vous faire part de ma réflexion.
Croyez-moi, à quelques exceptions près, les gens qui sont en prison sont avant tout ceux qui n’ont pas les moyens de se payer des avocats eux-mêmes (sans l’aide juridictionnelle, je veux dire). Ils n’ont donc pas les moyens non plus de faire valoir leur droit à l’oubli…

J’ai reçu quelques jours plus tard, de Catherine Gréau, cheffe de rédaction à Centre France, la réponse suivante :

Nous vous remercions d’avoir lu avec attention nos pages de présentation des chartes Centre France et de nous avoir envoyé votre témoignage.
Ce dernier viendra alimenter nos travaux mensuels, lors d’une prochaine séance.
Sachez que, dans tous les titres du Groupe, chaque demande d’anonymisation ou d’effacement fait l’objet d’une attention particulière et d’une réponse.
Tout est étudié : les faits, l’antériorité de l’affaire, les intérêts du demandeur et le droit de la presse à informer ses lecteurs.
Je reste à votre disposition si besoin.

Pascal Martineau