À l’invitation de Paul Rondin, directeur de la Cité internationale de la langue française, Pascal Martineau, président de l’AEPF et Carla Pinto, administratrice, se sont rendus au château royal de Villers-Cotterêts le 8 mars dernier.

À l’entrée du parcours

En août 1539, François Ier signe au château royal de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, une « ordonnance générale sur le fait de la justice ». Ses articles 110 et 111 imposent le français dans tous les actes à portée juridique de l’administration et de la justice du royaume. L’usage du français prend donc le pas sur celui du latin, langue de l’Église, jugée moins accessible.
Dans la lignée d’autres présidents de la République bâtisseurs, Emmanuel Macron a décidé de transformer l’édifice qui menaçait ruine en « cité internationale de la langue française ». La rénovation de ce château royal bâti dans la cité natale d’Alexandre Dumas a été réalisée avec beaucoup de goût et de finesse. Une véritable « renaissance ».
Avant de visiter l’exposition permanente, nous avons été reçus par Claire-Élise Hubert, responsable des publics et de la formation, à l’endroit même où, depuis l’ouverture du lieu, intervient chaque semaine une écrivaine publique, Valérie Carrière, rémunérée par la Cité internationale. Un choix d’orientation de ce lieu qui a bien entendu aiguisé notre curiosité, outre le fait que la langue française constitue le « fonds de commerce » des écrivains publics francophones.
Nous avons découvert que la mise en place de ce service s’inscrivait dans une démarche sociale plus globale. Conscients que la majesté du lieu pourrait paraître intimidante à certains, les responsables de la Cité ont décidé d’aller hors les murs, d’aller à la rencontre de publics qui ne franchiraient pas naturellement le porche de ce château Renaissance devenu un EHPAD. La Cité est ainsi très investie sur son territoire, dans l’accès à l’emploi, à la « citoyenneté numérique » et l’apprentissage de la langue française auprès de France Services, du centre d’hébergement d’urgence installé à Villers-Cotterêts, de jeunes sous main de justice ou encore de structures investies dans la lutte contre l’illettrisme.
La Cité internationale de la langue française est un lieu résolument inclusif et solidaire. Il n’a rien d’intimidant, bien au contraire : il est extrêmement accueillant.
Parcourant ensuite l’exposition installée dans l’ancien « logis royal », nous avons découvert un lieu à la scénographie très soignée, ludique et interactive qui ne fait pas l’impasse sur des questions essentielles : l’évolution de la langue (c’est tout sauf un lieu qui la fige), son lien avec les langues régionales, le paradoxe d’une langue qui fut à la fois émancipatrice (l’ordonnance de  Villers-Cotterêts favorisa l’accès au savoir à un plus grand nombre) et unificatrice, mais aussi un outil d’oppression auprès de peuples colonisés.
Le soleil d’hiver ayant de surcroît, éclairé cette passionnante visite (rencontre incluse), nous avons passé à Villers-Cotterêts une demi-journée très prometteuse quant à une future collaboration entre l’AEPF et la Cité internationale.

Carla Pinto et Pascal Martineau

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Jeu de paume,
jeux de mots

Le lieu principal d’échanges de la Cité internationale est l’ancienne salle du jeu de paume du château surmontée d’une superbe verrière. Où l’on apprend que de nombreuses expressions françaises sont issues du jeu de paume : « les enfants de la balle », « épater la galerie » ou encore « peloter ».
Lire l’article du Parisien à ce sujet.

Suivez les clous

Depuis la gare de Villers-Cotterêts, des clous jalonnent le parcours qui permet de se rendre à pied à la Cité internationale de la langue française.
La SNCF propose un « Pack TER Cité internationale de la langue française » (18 € pour les adultes, 9 € pour les moins de 26 ans) comprenant l’aller/retour en TER + bus + entrée à la Cité internationale de la langue française, au départ d’une gare de la région Hauts-de-France ou de la gare de Paris Nord.