Titulaire de la licence professionnelle de la Sorbonne Nouvelle et première agréée de l’année 2024, Annick Chastanet-Marie a réalisé un mémoire intitulé : « Face à la déshumanisation des services publics, quel rôle pour l’écrivain public ? »
Dans un rapport publié en 2018 et intitulé « Dématérialisation et inégalités d’accès aux services publics », Jacques Toubon, alors Défenseur des droits, dénonçait une dématérialisation « à marche forcée » des services publics. Dans son mémoire universitaire intitulé « Face à la déshumanisation des services publics, quel rôle pour l’écrivain public ? » réalisé dans la cadre de la préparation, à la Sorbonne Nouvelle, de la licence professionnelle « Conseil en écriture privée et professionnelle – Écrivain public », Annick Chastanet-Marie analyse avec justesse cette dérive institutionnelle. Forte des stages et des recherches qu’elle a pu effectuer, elle montre comment, dans le but de faire des économies », la dématérialisation consiste à faire exécuter par l’usager lui-même des tâches auparavant dévolues à des agents administratifs qualifiés. Une logique budgétaire qui pénalise d’abord et principalement les usagers qui ont le plus besoin de faire appel aux administrations concernées. Ainsi, et malgré les ajustements qui ont pu être faits à la suite des remontrances de plusieurs Défenseurs des droits, cette dématérialisation s’est transformée en « machine à exclure » encore davantage les plus précaires et les plus démunis. Annick Chastanet-Marie parle de « déshumanisation de l’administration » et s’interroge, pour finir, sur le « rôle [que] peut jouer l’écrivain public pour humaniser l’accès aux services publics. ». Un mémoire essentiel à lire et à faire lire à tous les décideurs en la matière : États, élus, administrations, collectivités locales.
Pascal Martineau
Installée à Créteil dans le Val-de-Marne, Annick Chastanet-Marie a obtenu l’agrément de l’AEPF le 15 janvier 2024, dans la cadre de la procédure particulière réservée aux titulaires de la licence professionnelle. Elle a souhaité rejoindre notre association, car, explique-t-elle, cela « facilitera et légitimera mon parcours. À l’aube de ma nouvelle activité, être membre de l’AEPF me permettra de bénéficier du soutien et de l’expérience de votre réseau, de pouvoir continuer à me perfectionner via vos sessions de formation. En outre, pour les interlocuteurs et clients, cet agrément constitue un gage de qualité et d’éthique. » Annick Chastanet-Marie vient d’être embauchée en CDI à temps partiel par Nouvelles Voies en qualité de chargée d’accompagnement administratif et juridique au sein de leur antenne de Villejuif. Elle a en outre prévu de s’installer prochainement comme écrivaine publique indépendante.
>> Lire le mémoire d’Annick Chastanet-Marie
>> Lire les actes du colloque organisé en 2017 par l’AEPF sur le thème : « L’écrivain public dans une monde numérique »