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(par Sandrine Chevillon)

Puisque la grammaire française est très policée, rien de moins étonnant que d’y découvrir un agent. Un complément d’enquête s’impose afin de dresser le procès verbal de celui qui n’en finit plus de changer de voix !

Rappelons d’abord qu’on appelle voix les formes que prend le verbe pour exprimer le rôle du sujet dans l’action et le sens de son développement. On distingue :

  la voix active, indiquant que le sujet fait l’action ; celle-ci est de ce fait considérée à partir de l’agent qui la déclenche : L’écrivain public accueille son client ;

  la voix passive, indiquant que le sujet subit l’action ; a contrario celle-là est considérée à partir de l’être ou l’objet qui l’éprouve : Le client est accueilli par l’écrivain public.

À ces généralités, il faut ajouter que lorsque le verbe est transitif (c’est-à-dire qu’il possède un complément d’objet direct ou indirect), le choix de la voix est possible, comme le suggère l’exemple précédent. En revanche, les verbes intransitifs (qui n’ont pas de complément d’objet) ne peuvent être utilisés à la voix passive à l’exception d’obéir, désobéir et pardonner. Les verbes pronominaux, quant à eux, ne peuvent figurer dans des constructions syntaxiques passives. Ainsi la Terre tourne et il se vante ne peuvent être renversés au passif. Toutefois selon que vous écrirez elle vous pardonnera ou vous serez pardonné, vous mettrez différemment l’accent sur le sujet ou l’action.

À la voix passive, on nomme, par ailleurs, complément d’agent l’être ou la chose qui produit l’action que subit le sujet. Ledit complément, qui n’est pas obligatoire et peut être omis, est introduit par l’une des prépositions par ou de. Cette dernière est accompagnée du pronom relatif indéfini qui ou quiconque dans le cas d’une subordonnée. Nous écrirons de ce fait : La lettre est écrite par l’écrivain public ; Elle est aimée de quiconque la connaît

.

Il convient, en outre, de préciser que le mode du verbe de la proposition subordonnée complément d’agent varie. En effet, il peut être conjugué :

  à l’indicatif, si le fait est considéré dans sa réalité : Cette forteresse sera occupée par qui la conquerra

;

  au subjonctif, si le fait est envisagé seulement dans la pensée et sous l’angle de la subjectivité : Ils souhaitaient être loués par quiconque leur parlât

;

  au conditionnel, si le fait est éventuel ou soumis à une condition énoncée ou non : Le vol n’a pas été commis par qui on croirait

.

Ah gens de lettres, donnez de la voix tant qu’il vous plaira, car c’est par le verbe que vous ferez le tour du sujet !