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Jeudi 3 octobre 2019 s’est tenu à l’Assemblée nationale un colloque intitulé « Treize millions de personnes exclues du numérique : des idées pour agir » afin de lutter contre ce que les spécialistes nomment l’illectronisme.

D’année en année, la fracture numérique se creuse et touche de nombreux Français. Si la dématérialisation des services publics progresse à grands pas, simplifiant pour beaucoup de nos concitoyens les démarches administratives et offrant un gain de temps précieux, une partie de la population est exclue de cette évolution et souffre d’illectronisme. Dans son livre blanc publié sur ce sujet en juin 2019, le syndicat de la presse sociale indique que 23 % des Français ne se sentent pas à l’aise avec les outils numériques.

Les personnes âgées sont les plus touchées par cette exclusion numérique qui comprend aussi bien les difficultés d’accès que les difficultés d’usage. Selon le livre blanc, si 27 % des 60 ans déclarent ne jamais utiliser Internet, ce chiffre passe à 42 % pour les plus de 80 ans.

Mais cette inégalité générationnelle ne concerne pas uniquement les séniors. En effet, contrairement aux idées reçues, les jeunes ne sont pas épargnés par l’illectronisme. Bien que très à l’aise sur les réseaux sociaux et les jeux vidéo, beaucoup font un blocage dès qu’il s’agit de postuler à une candidature sur Internet ou d’effectuer des démarches administratives.

Quant au niveau d’études, il reste un facteur discriminant : les adultes peu ou pas diplômés rencontrent plus de difficultés dans l’utilisation des outils numériques.

Les inégalités territoriales pèsent aussi dans cette fracture. Selon le Défenseur des droits, Jacques Toubon, 500 000 personnes vivent dans des zones blanches, à savoir des zones géographiques dépourvues de connexion Internet et mobile. De plus, vivant en milieu rural, les citoyens de ces zones sont également éloignés physiquement des pôles urbains où peuvent s’effectuer les démarches administratives.

Enfin, les personnes sans domicile fixe ont un accès au numérique rendu plus difficile par leurs conditions de vie et leur précarité (manque de ressources, absence de domiciliation).

Tout comme l’illettrisme, l’illectronisme engendre des inégalités et exacerbe les problèmes sociaux et économiques. L’ambivalence des nouvelles technologies, à la fois sources de progrès et de clivages, accélère la vulnérabilité des personnes déjà fragilisées qui subissent alors la double peine.

Carla Pinto

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