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Dix écrivains publics professionnels – neuf femmes et un homme – ont participé les 23, 24 et 25 octobre 2024 dans les locaux de la Direction interrégionale des services pénitentiaires à Lyon, à la troisième session nationale de formation à l’exercice de leur métier en milieu pénitentiaire.

La DI de Lyon

L’AEPF, en partenariat avec le GREC, le SNPCE et EPACA-Sud, a organisé la troisième session nationale de formation à l’exercice du métier en milieu pénitentiaire grâce au soutien actif – et financier – du ministère de la Justice dans le cadre de la convention nationale d’objectifs signée fin 2021 – et reconduite pour la période 2022-2024 – avec la direction de l’administration pénitentiaire (DAP).
Cette session, après les deux premières à Orléans-Saran, s’est tenue en salle Vercors, dans les locaux de la Direction interrégionale des services pénitentiaires à Lyon, au cœur de l’administration pénitentiaire de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Les dix écrivains publics participants (dont deux exercent déjà en milieu pénitentiaire) ont été sélectionnés sur la base d’une candidature (une lettre de motivation accompagnée d’un curriculum vitae), eu égard à la spécificité de l’exercice de ce métier en milieu pénitentiaire. Il s’agit d’une « mission de service public de l’écriture » qui, en plus des compétences techniques et humaines indispensables, nécessite une forte motivation.
Les stagiaires ont pu échanger avec des professionnels qui travaillent en milieu pénitentiaire (lire ci-dessous). Puis, après un exposé théorique sur les règles de communication et d’intervention auprès de personnes détenues, ils ont pu, en participant à des jeux de rôle, se confronter « au réel ».
Les objectifs de cette formation sont tout à la fois de préparer des professionnels à l’exercice spécifique de cette activité, les rassurer quant aux conditions d’exercice et « mettre à la disposition » des établissements, des conseils départementaux de l’accès au droit et des services pénitentiaires d’insertion et de probation des professionnels correctement formés.

Lire à ce sujet l’article de présentation de la convention signée entre l’AEPF et la DAP.

Cette session a été animée par Marie-Huguenin Dezot, écrivaine publique à Bordeaux et administratrice de l’AEPF et Pascal Martineau, écrivain public à Montluçon et président de l’AEPF. Fort de son expérience de neuf ans au Centre Pénitentiaire d’Orléans-Saran pour le Conseil départemental de l’accès au droit (CDAD) du Loiret, il a fait part de ses nombreuses et riches expériences en permanence avec les personnes détenues. Comme pour les deux précédentes sessions, les écrivains publics professionnels (membres de l’AEPF, du GREC, du SNPCE ou d’EPACA-Sud) ont, dans leurs évaluations, exprimé un satisfecit unanime, tant dans l’organisation générale que dans la qualité des intervenants et dans l’animation assurée par l’AEPF.
D’une manière générale, les échanges avec les différents intervenants (lire ci-dessous) ont répondu de manière très satisfaisante aux attentes des participants.

La Maison d’arrêt de Lyon-Corbas

Voici quelques commentaires glanés dans les grilles d’évaluation, par « ordre d’apparition » et par intervenant :

  • Nathalie Espasa, adjointe au chef du Département des politiques d’insertion, de probation et de prévention de la récidive (DPIPPR) : « Intervention dense pour une première approche me concernant. Beaucoup de nouvelles notions. »
  • Caroline Zamboni, directrice fonctionnelle adjointe du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) du Rhône et Jade Meyer, directrice de l’unité milieu fermé du SPIP à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas : « Le rôle du SPIP est très clairement défini et la description des missions, du travail sont très concrets. Cela m’a permis de prendre conscience d’un fonctionnement très différent selon la région, l’établissement, etc. S’adapter à la réalité locale. »
  • Dominique Simonnot, Contrôleure générale des lieux de privation de liberté et Mari Goicoechea, contrôleure au sein du pôle saisines : « Personne d’une grande richesse, nous avons beaucoup appris. J’ignorais également le fonctionnement du CGLPL et durant l’exposé, j’ai beaucoup pensé à Simone Veil. », « Génial de rencontrer cette personnalité. » « Intervention indispensable et complémentaire car point de vue extérieur sous l’angle « humain ». Pistes données pour réagir et saisir des instances en cas de situations problématiques à signaler. »
  • Thibaut Decarsin, psychologue du SPIP du Rhône et Marine Chollier, psychologue clinicienne rattachée au service de Mission de Lutte contre la Radicalisation violente de la DI et Lyon : « Exposé clair, beaucoup d’humanité en comprenant les limites de la fonction dans l’univers carcéral. »
  • David Gamper, chef de détention de la Maison d’arrêt de Lyon-Corbas : « Très concret et pragmatique. Discours réaliste sur le contexte de l’environnement pénitentiaire. Proposition de visite à retenir. La visite de la maison d’arrêt aurait été très intéressante. »

À propos des deux animateurs, une participante a ainsi noté à l’attention de Marie Huguenin-Dezot : « La partie mise en situation est très éclairante et permet de tester des cas (fort bien choisis) qui nous donnent des clés et apportent des questions enrichissantes. » ; et une autre, concernant l’intervention de Pascal Martineau « Merci de partager ainsi votre expérience et de redire combien la dimension humaine est essentielle. » Une troisième conclut : « Une formation de grande qualité, comme toujours à l’AEPF. Merci Pascal et Marie. »

Lire les articles rendant compte de la première session en 2022 et de la seconde en 2023.